C’aura pas été tous les jours facile, mais j’aurais quand même drôlement grandi et vécu au cours de ces deux ans. C’est vrai, je le répète depuis le début qu’on se sent follement vivant dans cette ville. Bon bah… je maintiens. J’ai pas menti.
Partie seule et sans trop de craintes vers l’inconnu et les inconnus, mettant un océan entre nous avec ceux que j’aime de tout mon coeur, arrivée ici le coeur lourd grâce à un champion de courage, aujourd’hui je dis merci à qui de droit de ne pas avoir vécu l’amour à rabais plus longtemps qu’il ne le fallait avec quelqu'un qui croit quand même qu’il est possible de faire un transfert d’amour (oui oui, riez…) (vous seriez pas les premiers). Ca marche déjà pas toujours avec les comptes en banque alors pour le reste… Bref, merci, et « ouf ». Vraiment.
Ensuite merci à la vie d’expat’ pour toutes ces belles rencontres, de petits et grands bonheurs que ces magnifiques histoires avec des gars et des filles pas mal différents les uns des autres mais tout aussi indispensables à ma vie. C’est qu’on en partage, un sacré lot de bonnes et de mauvaises nouvelles, avec l'intensité des émotions qui vont avec. Les amis, les amours, les emmerdes d’immigration et de boulot(s). C’est coton, mais ça se soigne toujours très bien autour de Blanche de Chambly ou d’autant de bouteilles de vin qu’on a de soucis.
Anne-Sophie, Aurélie, Barbara, Candice, Carole, Desirée, Dorothée, Elizabeth, Elodie, Gaelle (oui, toi tu seras toujours là.), Léa, Maria, Marylin, Tessa ...
Sérieusement, c'est ni un almanach, ni une chanson de Calogero mais pour vrai, toutes les femmes de ma vie d'ici mériteraient une chanson.
Merci aussi à cette ville dans laquelle tout est possible. Notamment professionnellement parlant (on fait fi des histoires de visa là, hein). A Montréal on réseaute. On rencontre des gens, qui connaissent des gens, qui vous présentent à des gens et PAF. Ca fait des Chokapik. Ou des amitiés. Ou des collègues de travail.
Ici tu peux gravir les échelons trois fois plus vite qu’il te serait donné de le faire en France, te reconvertir en un truc pas-rapport avec ta vie d’avant, et peut être même finir tatoué. Ou tatoueur. Bref. Ici, si tu veux, c’est pas mal sûr que tu peux. Faut idéalement un bon mojo et de la persévérance. Je dis ça parce que ça a pas toujours été rose pour moi de ce côté là.
Après six mois pas trop stressants à bosser comme responsable des ventes d’une boutique de créateurs, j’ai décidé que ce job alimentaire ne nourrissait pas assez mon cerveau. J’ai ensuite décroché un boulot dans une agence de communication où mes collègues étaient à peu près aussi fabuleuses que le harcèlement moral que l’on subissait toutes dès nos premiers jours était intense. J’ai essayé très fort de trouver autre chose, passé de nombreuses entrevues, souvent fini en tête de liste, mais jamais décroché le saint graal. Chacune de mes collègues ayant quitté le navire avant de finir chèvre, et me voyant atteindre un record de longévité dans un environnement qui ne pouvait en aucun cas me réussir, j’ai décidé à mon tour de retrouver ma liberté en ce début d’année 2015. Un pari risqué, sans avoir d’autre contrat pour m’assurer des revenus, mais tant pis. Ca m’obligeait à chercher encore plus fort.
Bon, bilan des courses : une fausse joie professionnelle, une nouvelle pas chouette dont je ne parlerai pas ici et le décès de mon chat fabuleux plus tard, alors que j’avais cessé d’y croire… Je l’ai finalement décroché ce job. Moi qui avais perdu espoir que ma candidature serait intéressante au point qu’on m’embauche et qui craignais que les contraintes administratives ne rebutent un potentiel employeur, c'est à ce moment là que les recruteurs ont simultanément manifesté un sérieux intérêt pour moi et que j’ai enfin reçu une très belle proposition d’embauche, signé mon contrat et fait le tour du poteau aujourd’hui même.
Je fais ma rentrée des classes demain matin, j’espère que ce nouveau départ sera une réussite.
J’ai hâte de recevoir ma clé pour pouvoir aller travailler en Bixi dans mon nouveau bureau sur La Main, tout près de chez moi, maintenant que les beaux jours sont installés (bon, là je mens. Ils sont arrivés, prennent congé cette semaine, mais vont revenir).
Pis il me tarde de recevoir le plus chouette des colis. La petite Maman fabuleuse. Ca va faire beaucoup de bien ça, surtout après les émotions des dernières semaines.
Pis un jour, quand je serais prête, je renouvellerai la belle expérience que celle d’être un foyer d’accueil pour l’un des chats du RSA. Peut être même que je vous en parlerai sur le blog, parce que c’est un beau travail qu’ils font, tous ces bénévoles généreux.
Alors voilà. 2 ans. Un article qui fait à la fois bilan et roman. Tout ça pour dire qu’on est quand même bien ici, et que si certains jours ont été bien moisis, il y a toujours quelque chose de bien qui suit. Je poursuis l’aventure, attends ma résidence permanente et songe doucement mais surement à l’organisation d’un voyage de longue durée que je ferai à un moment opportun pour moi.
(Ah oui, et j'ai aussi très hâte de vous dévoiler le nouveau design de blog sur lequel on a travaillé avec Elodie). (Patience, ça s'en vient).
Alors bisous, Namaste, et coeurs avec les pieds.